Extrait de P'tite Fée 6
Forgive and forget...Pardoner ET oublier. Pardonner quoi à qui? Et oublier? Oublier quoi, oublier qui ? Cet enfant ? Ma première fausse couche ? Mon amour pour lui ? Je ne peux ni oublier totalement, ni pardonner complètement. Pourtant, les plaies se cicatrisent doucement, lentement. J'ai continué à vivre près de lui, j'ai continué à l'aimer. Je me suis accroché à cet amour comme à une bouée de secoure, et j'ai bien fait ! Huit mois plus tard, j'ai toutes les raisons de croire que ce que j'ai fait avait un sens. Oui, j'ai payé le prix fort. Mais cela n'a pas été vain... Je l'aime plus que jamais, et pour moi, il a fait ce que je croyais impossible, il a changé ! Il est aujourd'hui, le contraire de ce qu'il a toujours été ! Il est honnête, fidèle, attentionné, et lui qui avait toujours besoin de « sa bulle », de son « indépendance », aujourd'hui, il ne peux plus passer dix minutes sans moi....Il a compris ce que signifiait AIMER...Et oui, j'en suis certaine, il m'aime !
Bien sur, fréquemment j'ai peur, peur qu'il me trompe, peur qu'il m'abandonne, peur qu'il me détruise à nouveau.
La peur est irraisonnée, et j'apprends à la combattre.
Chaque jour qui passe, je vis mon rêve. Je suis près de lui, avec lui. Je dors dans ses bras, je m'éveille près de lui. Nos fous rires se succèdent. Nous nous comprenons à demi mots. Nous partageons tout...et sans contraintes. Nous bossons ensemble, nous passons vingt quatre heures sur vingt quatre ensemble. Les gens peuvent nous critiquer tant qu'ils veulent, on ne critique que ce qui nous fait envie ! On nous reproche notre manque d'individualité ? Peu importe, un couple s'est partager avec l'autre, pas s'enfermer dans sa bulle d'individualisme !
J'ai souffert plus que de raison pour un homme, peu être n'aurais-je pas du...Peu être ais-je été stupide ou naïve, mais cela en valait la peine !
Cette digression est la plus longue que j'ai faites jusqu'ici me semble t'il, mais elle est inévitable...Je passe mon temps à le remercier dans ce livre. Pourtant, je ne suis pas maso ! Evidement, je ne le remercie pas pour ce qu'il m'a fait par lâcheté, par égoïsme, mais pour ce qu'il a fait de moi aujourd'hui. Grâce à lui, aujourd'hui, je sais qui je suis, ce que je vaux, et je ne laisserais plus personne abîmer cela. Ni lui, ni qui que cela soit d'autre !
Je suis moi, avec mes défauts et mes qualités, et je sais dorénavant, que les gens doivent me prendre telle que je suis ou passer leurs chemins. Je ne retiens personne près de moi. Je n'ai besoin que de trois choses dans cette vie, ma plume, une feuille blanche, et l'amour de mon homme ! Le reste n'est que futilités et accessoires de vie. Je m'en passe volontiers pour préserver ces trois choses là. Je lui ai presque tout pardonné, c'est dur, long, pénible et inexorable. Mais il y a une personne à qui je n'ai rien pardonné, c'est à moi-même...Il serait peu être tant que j'arrête de m'auto flageller, que j'arrête de me faire payer les choses que j'ai subis. Ok, je les aie subi volontairement, et alors ? Je ne l'ai pas fait pour lui, je ne l'ai pas fait pour moi, mais pour nous !
Je n'ai de dettes envers personne, si ce n'est envers moi-même. Un jour, je me pardonnerais tout cela...un jour.
Pour l'instant, je me contente d'être indulgente envers moi-même. C'est déjà pas si mal, non ?